Session de cuisine
à l’école Pigiurvik
Quand on lit sur le projet du Club des petits-déjeuners, c’est facile de saisir les avantages dont profitent les enfants qui prennent un petit-déjeuner équilibré chaque matin.
En commençant ma journée dans la cuisine de l’école Pigiurvik, j’ai constaté de mes propres yeux la valeur – et pas seulement la valeur nutritive! – d’un tel projet; la Club des petits-déjeuners, c’est beaucoup plus qu’un « bedon bien rempli »! C’est aussi une activité de cuisine qui permet aux élèves de manipuler activement les aliments fournis.
De la cuisson de muffins moelleux à celle de crêpes dorées, les enfants apprennent à préparer une recette et à agir ensemble, de la première coche sur la liste des ingrédients au plat « prêt à être servi » sur une assiette chaude. Sous la supervision de leurs enseignants titulaires respectifs, les élèves ne sont toutefois pas évalués puisqu’il ne s’agit pas d’un cours officiel. Fiou! Pas de souci donc de se faire recaler après avoir remis une « toast » brûlée à un camarade.
Mais que donne réellement une session de cuisine collective? J’ai pensé qu’il pourrait être intéressant de mettre en lumière l’aspect partage de la cuisine en établissant une brève liste des avantages pour les apprentissages :
1. Partager les tâches
« La tarte aux aqpiks est-elle prête? Dans trois minutes? SUUUU-PER! » (/◕ヮ◕)/
Avant même de penser à la cuisson comme telle, il y a des tâches à accomplir pour obtenir un résultat satisfaisant : des ingrédients à acheter et à mélanger, une croûte à préparer et à garnir… Tout comme notre tarte aux aqpiks maison, un projet de groupe doit être réparti – idéalement en tranches de tailles égales – et partagé entre les membres de l’équipe. Faut bien le dire, répartir efficacement la charge de travail constitue souvent un défi, même chez les adultes. Ainsi, le fait que les enfants s’attaquent à un projet dès le début en le décomposant en tâches à partager permet de mieux comprendre l’importance de l’ensemble du processus, du début à la fin.
2. Partager connaissances et idées
« Le temps est écoulé! Pas de gants de cuisine en vue… comment vais-je sortir la tarte? » ¯\_(・へ・)_/¯
Ce peut être un simple conseil utile qu’un enfant partage avec un camarade. Ces conseils découlent de ce que les enfants ont appris au départ en fonction de leurs observations et expériences. Par exemple, comment tenir un couteau ou comment découper correctement un certain fruit. En poussant le concept plus loin, un élève pourrait faire preuve de créativité et réussir à sortir sans danger la tarte aux aqpiks du four, même si les gants sont introuvables. Est-ce que ce serait possible avec un linge à vaisselle? Un élève peut avoir une idée pour ensuite la partager avec toute la classe en quelques minutes. En fin de compte, il faut réaliser que le groupe est plus efficace parce que les connaissances de tous s’améliorent du fait du partage des idées des autres.
3. Partager des liens
« Cette tranche est-elle pour moi? Oohh… Nakurmiik! » (>^ ‿^)> <(^‿ ^<)
Sans avoir de connotation romantique, le partage de liens entre les élèves se caractérise par la coopération et par des comportements amusants et compatissants. Avec l’aide de l’enseignant, un élève peut reconnaître qu’il est essentiel non seulement d’inclure ses camarades pendant une activité, mais aussi de les faire se sentir suffisamment à l’aise pour apprécier le projet auquel ils participent. De mon point de vue, créer des liens avec ses camarades ne peut que donner de meilleurs résultats.
Les enfants aiment vraiment les sessions de cuisine. Le sourire sur leur visage parle de lui-même, surtout quand ce sourire dure toute l’activité.
En observant comment les élèves ont pu collaborer avec leurs camarades, j’ai vraiment eu le sentiment que toutes les compétences mentionnées ci-dessus permettent à nos jeunes d’améliorer leurs méthodes de travail et leur approche du travail en équipe. L’éducation d’élèves autonomes fait preuve d’initiative et reflète leur capacité à développer dès maintenant des compétences utiles dans la vie courante dont ils pourront se servir ensuite à l’âge adulte.
Accompagnés de leurs enseignants, les élèves apprennent à interagir dans un environnement positif qui favorise l’acquisition d’une langue seconde. On leur enseigne entre autres la sécurité lors de l’utilisation des appareils de cuisine et la propreté lors du lavage des mains et de la vaisselle. C’est définitivement à l’école qu’on a accès aux connaissances culinaires!