C’est quoi au fait un conseiller pédagogique?
Dans un effort pour mettre à l’avant-scène les divers projets, réalisations et passions du personnel, l’équipe de rédaction adopte un nouveau style éditorial : de courts articles sur une profession, un service ou même un endroit pour aider les lecteurs à mieux appréhender certains concepts.
Le présent article porte sur les conseillers pédagogiques.
Coup d’œil sur les conseillers pédagogiques
Le poste de conseiller pédagogique (ou « CP » comme aiment bien dire les élèves les plus cools) est quelque chose de vraiment unique au Québec :
« Au Québec, les conseillers pédagogiques n’ont jamais été vraiment là pour mettre en œuvre les directives du ministère. Toujours au Québec, les enseignants ont une très grande autonomie professionnelle, et les conseillers pédagogiques sont là pour leur offrir du soutien. »
Joanna Rowe, la personne que nous avons choisie pour jeter un peu de lumière sur la profession, est entrée au service de Kativik Ilisarniliriniq à titre d’enseignante titulaire en 4e et 5e secondaire il y a trois ans à Kuujjuaq. Elle avait auparavant travaillé dans les Territoires du Nord-Ouest, dans la petite communauté de Paulatuk. Elle est maintenant conseillère pédagogique en anglais et univers social pour les étudiants du secondaire du Nunavik.
Revenons maintenant à nos moutons : comment les conseillers pédagogiques apportent-ils leur soutien aux enseignants? Du point de vue de Joanna, il est d’entré de jeu essentiel d’observer l’enseignant en classe afin de comprendre quel type d’élèves s’y trouvent et ce qui les intéresse. Ce n’est qu’ensuite qu’elle peut travailler avec l’enseignant pour déterminer ses points forts.
Chaque enseignant possède ses propres qualités, instruments, expériences ou idées professionnelles uniques qu’il souhaite réaliser. Mon travail consiste à les aider à reconnaître et exploiter leurs forces et à leur offrir des stratégies pour tirer profit de ces forces pour atteindre leurs objectifs et leur plein potentiel de manière encore plus efficace.
En d’autres termes, il s’agit souvent de prendre du recul avec l’enseignant, lorsqu’il est dans le feu de l’action.
« Dans mon école, je suis la seule enseignante d’anglais au secondaire. Je n’ai donc aucun collègue avec qui discuter de certaines choses » indique Caroline Wilson, enseignante d’anglais au secondaire qui a dernièrement collaboré avec Joanna. « C’est très pratique de pouvoir parler avec une personne qui échange avec d’autres enseignants d’anglais et d’univers social parce qu’elle peut établir des liens avec l’expérience des autres enseignants pour me suggérer des choses qu’ils ont trouvées utiles. »
C’est donc dire que les conseillers pédagogiques jettent non seulement des ponts entre les enseignants et leurs élèves, mais aussi entre les enseignants et d’autres employés de la commission scolaire.
[Le conseiller pédagogique] peut apporter son aide dans différents domaines, par exemple en créant des liens avec d’autres enseignants, en proposant des ressources supplémentaires, des explications approfondies, des stratégies qui ont fonctionné pour d’autres personnes, etc. C’est bien de savoir qu’il y a toujours une personne pour répondre à nos questions.
Chez Kativik Ilisarniliriniq, une conseillère pédagogique comme Joanna visite chaque communauté au moins une fois par année pour collaborer avec les écoles. Elle travaille aussi avec d’autres conseillers pédagogiques pour élaborer les programmes d’études.
À l’occasion, elle rencontre aussi ses collègues des secteurs inuktitut et français pour discuter d’une vaste gamme de sujets, notamment de la politique linguistique qui établit le cadre dans lequel le personnel scolaire sera appelé à fonctionner dans un proche avenir.
Mais rien ne sert de gaspiller notre temps sur le sujet; gardons-le plutôt pour un prochain article!