Trouver un foyer à Quaqtaq : entrevue avec Cameron Jolicouer
En 2013, Cameron Jolicouer venait tout juste d’obtenir son diplôme de la Lakehead University. Il a alors emballé quelques affaires essentielles, dont sa guitare, et amis le cap sur Quaqtaq au Nunavik. Après 10 années vite passées, il a fait de ce petit village de 460 âmes sa communauté d’adoption.
« Quand je suis arrivé ici, les gens me disaient : « Prépare-toi à être isolé! » Et moi, je leur répondais : Je devais faire une heure d’autobus scolaire pour me rendre à l’école chaque jour quand j’étais jeune. Alors c’est plutôt cool de ne marcher que cinq minutes pour me rendre à l’école, » me dit-il en riant.
Au début, il avait de la difficulté à trouver du temps pour lui en dehors du travail. La courbe d’apprentissage était raide, mais les choses ont fini par se placer.
Une fois dans le bain, on apprend à mieux gérer son temps et on a plus de temps pour faire ce qu’on aime, comme jouer de la musique, lire ou faire autre chose.
Lorsqu’il parle de sa vie à Quaqtaq, Cameron dit qu’il aime le fait que tout (et tout le monde) est calme et tranquille : « Cela laisse beaucoup de temps pour réfléchir, apprendre un nouveau passe-temps ou faire à peu près n’importe quoi. On a beaucoup de temps libre ici! » C’est quelque chose de précieux pour un musicien comme Cameron.
C’est toute une coïncidence… Son lieu de travail lui donne la latitude nécessaire pour intégrer sa passion pour la musique en classe. Cameron se souvient de l’intérêt réel de ses élèves et des étincelles de joie qu’il apercevait dans leurs yeux lorsqu’il organisait des cours de guitare il y a quelques années. Il se rappelle aussi un trio d’élèves du secondaire avec qui il avait travaillé et du spectacle qu’ils avaient présenté lors du concert de Noël. « C’est super de voir des élèves s’emballer et s’intéresser vraiment à quelque chose » dit-il.
Dans ces moments-là, Cameron a l’impression de faire exactement ce qu’il faut, au bon endroit. C’est aussi ce qu’il ressent lors des émouvantes cérémonies de remise des diplômes :
« Tu sais, quand tu as un élève du secondaire qui est vraiment découragé et qui pense à abandonner ses études, et que tu lui dis – Non! Pas question que tu abandonnes! – et que tu le pousses à aller jusqu’au bout. Et puis tu le vois faire un discours et pleurer à la remise des diplômes… c’est certain que c’est un moment très agréable. Il y a aussi eu la fois où [un ancien collègue] m’a dit au moment où sa fille recevait son diplôme : « Merci! Elle n’y serait jamais arrivée sans toi. » Ça aussi ce fut un très beau moment. »
Cameron occupe actuellement un poste d’enseignant en adaptation scolaire à l’école Isummasaqvik, un rôle qu’il apprécie beaucoup.
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