Programmation informatique et robotique au Nunavik: l’exemple d’Ajagutak
L’école Ajagutak à Tasiujaq a récemment attiré l’attention des médias pour ses activités pédagogiques intégrant la programmation informatique et la robotique dans l’enseignement des sciences et des mathématiques.
C’est dans le cadre d’une de ces activités que trois chercheurs et deux conseillers pédagogiques sont venu du Sud pour appuyer l’équipe enseignante dans l’approfondissement du potentiel pédagogique d’une telle initiative.
Enseigner la programmation et la robotique au secondaire, vraiment?
Les élèves aiment ça, les élèves aiment ça! On est dans un monde technologique et je pense que les élèves aiment qu’on s’y intéresse. Lorsqu’ils font ça, ils sont heureux. Tu peux pas imaginer. Et même, ils veulent toujours faire ça.
Nous avons rencontré Said Khirani en avril 2023, à Tasiujaq. Il nous semblait déjà habité par plusieurs projets et déployer tout un éventail d’activités pour motiver et intéresser ses élèves.
Said a ce don particulier de mélanger plusieurs matières entre elles de façon à captiver son auditoire. Passer des mathématiques à l’apprentissage d’un nouveau langage de programmation, en passant par l’histoire et la biologie, pour aboutir en robotique : toute ces choses qui peuvent sembler éloignées l’une de l’autre se tiennent ici logiquement entre elles.
« Maintenant, ils savent par exemple c’est quoi un capteur de proximité, un capteur de distance. Ils comprennent, ils l’ont étudié. C’est une bonne motivation pour les élèves de montrer le lien des sciences avec la robotique, la robotique et les sciences. »
C’était la première année où Said présentait la robotique en classe. Comme pour le reste de ses activités pédagogiques, celui-ci accorde beaucoup d’importance au fait d’adapter ses stratégies d’enseignement à ses élèves :
« En faisant ça, il faut tenir compte, surtout, du fait que certains élèves sont autonomes. Ils comprennent ça de même en un clin d’œil. D’autres ont besoin de temps, donc il faut aller doucement. »
Est-ce qu’on diminue alors les attentes par rapport aux mathématiques et aux sciences? Que nenni! Les matières à l’étude sont canalisées dans des projets englobants et stimulants.
Passionné, curieux et sûr de lui : cet enseignant d’Ajagutak semble avoir trouvé la formule pour que ses élèves du secondaire quittent l’école avec un bagage de savoir-être, de connaissances et des savoir-faire solidement ancrés dans l’ère du temps.