Une entrevue avec les responsables du service d‘Éducation des adultes
L‘équipe des Relations publiques a eu la chance de rencontrer Lisa Mesher, Denis Daigle et Dave McMullen, respectivement directrice, directeur adjoint et coordonnateur de l‘Éducation des adultes et de la formation professionnelle, pour une entrevue franche et amusante. Nous en avons appris davantage sur la manière dont ils se sont retrouvés au service de la commission scolaire, sur les défis que doit relever l‘Éducation des adultes et sur leur vision de l‘avenir.
Relations publiques (RP) : Le groupe est intéressant et dynamique! Comment vous êtes-vous tous les trois retrouvés à travailler pour le service de l‘Éducation des adultes et de la formation professionnelle?
Lisa Mesher (LM) : Lorsque j‘ai déménagé à Montréal, j‘ai travaillé pour la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik, module du Nord québécois. J‘ai grandi au Nunavik et je ne connaissais pas grand-chose de l‘Éducation des adultes. Je savais que des gens extraordinaires y travaillaient, mais les programmes étaient surtout considérés comme une option pour les décrocheurs, ce qui en fait n‘est pas du tout le cas. C‘était donc important de changer cette perception. Ce changement s‘effectue lentement et de plus en plus de gens considèrent l‘Éducation des adultes comme une option permettant aux adultes qui souhaitent poursuivre leurs études de mettre leurs compétences à jour ou de suivre une formation spécialisée, entre autres choses.
Denis Daigle (DD) : J‘ai occupé différents postes au sein de la commission scolaire. J‘ai commencé comme enseignant en 2001 pour ensuite devenir directeur d‘école, coordonnateur des opérations scolaires et, par la suite, directeur adjoint du service dans le but de le remodeler et d‘apporter une nouvelle vision et orientation à l‘Éducation des adultes.
Dave McMullen (DM) : J‘ai aussi débuté comme enseignant, d‘ailleurs Denis et moi avons travaillé dans la même école.
RP : Vous avez déjà travaillé ensemble!
DM : Oui; j‘enseignais les mathématiques et les sciences. Ensuite, j‘ai été directeur d‘école avant d‘entrer au service de l‘Éducation des adultes.
PR : Quels sont les défis que vous avez dû relever en vous joignant à l‘équipe?
LM : Il n‘y avait plus de relations avec nos partenaires. De plus, le service n‘avait pas vraiment une image positive. Nous avons mis beaucoup d‘effort à comprendre comment nous pourrions mieux travailler avec les autres organismes, tant à l‘échelle régionale que provinciale, et comment nous pourrions collaborer.
DD : Oui, c‘est cela, rétablir les relations perdues et collaborer avec les organismes pour faire en sorte que ces derniers souhaitent maintenant travailler avec nous et communiquent même avec nous. L‘un des gros défis, ce fut d‘être reconnu comme organisme valable, de faire notre marque, d‘améliorer notre visibilité et notre accessibilité. La page Facebook de l‘Éducation des adultes a d‘ailleurs été la première présence officielle de la commission scolaire sur les médias sociaux.
DM : Le service à la clientèle et l‘offre d‘un plus grand nombre de cours spécialisés a aussi été tout un défi. Dans mon cas, de prendre le téléphone pour appeler d‘autres organismes a constitué un défi personnel, parce que ces derniers n‘avaient pas entendu parler de nous depuis un certain temps.
PR : Pouvez-vous me donner certaines des grandes réalisations de votre équipe?
DD : Dave MacMullen et John Commins ont lancé le Salon de l‘avenir. Ces salons offrent l‘occasion de montrer les différentes possibilités d‘emplois proposés au Nunavik.
DM : Ce fut un défi de vendre le concept du Salon de l‘avenir à d‘autres organismes du Nunavik. Nous ne voulions pas que ce soit uniquement un salon de l‘emploi, mais aussi un événement interactif. Nous voulions qu‘il y ait des ateliers et des présentations pendant ce salon. Le premier salon a remporté un vif succès, car nous y avons accueilli 120 personnes! Cela a aidé à faire accepter l‘idée, les étudiants étaient en effet en mesure d’explorer diverses possibilités et de se voir dans les emplois présentés.
LM : En tant que service, nous sommes fiers d‘avoir réussi à atteindre chacune des communautés du Nunavik. Notre objectif est d‘offrir les mêmes possibilités à tous en ce qui a trait à la formation que nous proposons. Quand je suis entré au service, les petites communautés se sentaient laissées de côté. Il était donc important de faire en sorte qu‘elles soient valorisées et qu‘elles aient accès aux programmes que propose l‘Éducation des adultes.
DM : La formation personnalisée de conducteur de machinerie lourde (CML) a suscité beaucoup d‘intérêt ainsi que des commentaires positifs chez les participants comme chez les employeurs du Nunavik. Ce cours, offert depuis 4 ans, a permis d‘établir d‘importants partenariats avec divers organismes et entreprises. Cette formation est désormais accréditée et reconnue par le ministère de l‘Éducation du Québec.
PR : Quels sont les nouveaux projets et cours sur lesquels travaille maintenant l‘Éducation des adultes?
LM : Notre priorité est de poursuivre la sensibilisation des communautés. Nous devons en effet approfondir la détermination des besoins de ces communautés afin d‘adapter les services éducatifs destinés à y répondre. Nous élaborons aussi un plan quinquennal sur la formation générale fondé sur le plan stratégique 2016-2023 de la commission scolaire.
PR : Pouvez-vous nous donner une idée de ce à quoi ressemblera ce plan quinquennal?
LM : Oui, en fait nous aimerions offrir des possibilités de formation entièrement adaptées au maché du travail du Nunavik. En plus, nous voudrions déterminer les besoins du marché pour créer des cours de formation spécialisée qui seraient aussi accrédités. C‘est ce à quoi nous nous attaquerons notamment dans le cadre de notre plan quinquennal.
DM : Un autre point important est la rétention des étudiants; il nous faut trouver de nouveaux moyens de préparer les étudiants à l‘emploi. Il faut obtenir un succès mesurable en matière de taux d’emplois pour nos anciens étudiants comme pour les nouveaux diplômés.
LM : Ces éléments ne sont que quelques-uns des points sur lesquels nous travaillons actuellement. Nous voulons continuer d‘être novateurs et responsables envers les communautés du Nunavik en leur offrant notamment des programmes et de la formation qui leur sont adaptés.
PR : Quand vous faites le bilan, de quoi êtes-vous vraiment fiers?
LM : Il y a tellement de choses dont nous sommes fiers… Le Salon de l‘emploi est l‘une d‘entre elles, qui nous a donné une grande visibilité à l‘échelle locale, a permis d‘établir de bons partenariats avec d‘autres organismes et a vraiment profité au Nunavik dans son ensemble.
DD : Je suis fier de la formation personnalisée que nous offrons. Nous avons en effet triplé le nombre de projets entre 2013 et 2018. Notre visibilité continue en outre de croître en même temps que l‘offre des cours.
DM : L‘une des raisons pour lesquelles j‘aimais enseigner, c‘est parce que je pouvais changer quelque chose dans la vie de mes élèves. Nous jouons un tout petit rôle dans la préparation de leur avenir. C’est le fait de voir que mon travail est apprécié et de constater que j‘ai vraiment aidé quelqu‘un. Même dans le poste que j‘occupe actuellement, c‘est ce qui me motive… Changer les choses en offrant des occasions aux Nunavimmiuts.
LM : Il est aussi important de reconnaître les gens qui travaillent avec nous. Nous sommes chanceux d‘avoir, à l‘Éducation des adultes, des personnes parmi les plus passionnées qui soient. Nous avons une équipe dévouée et ensemble, nous arrivons à faire bouger les choses.
DD : Nous avons bien perçu la confiance et l‘ouverture que nous ont manifestée les cadres supérieurs et les commissaires de la commission scolaire. Nous avons travaillé d‘arrache-pied pour en arriver là et nous poursuivons notre croissance. Les personnes qui oeuvrent au sein de l‘Éducation des adultes sont prêtes à se relever les manches et nous avons confiance envers les uns les autres. Nous n‘avons pas peur d‘innover et de faire les choses autrement. La confiance mutuelle et le fait d‘être prêt à travailler fort sont sans aucun doute les points forts de l‘équipe de l‘Éducation des adultes.
PR : À quoi ressemblent les 20 prochaines années pour l‘Éducaton des adultes?
DD : Wow, ce n‘est pas une question facile!
PR : OK, alors disons les 10 prochaines années?
LM : Nous nous serons positionnés comme le principal fournisseur de cours de formation professionnelle accrédités du Nunavik. Les organismes et entreprises du Nunavik viendront nous voir pour discuter de la manière dont l‘Éducation des adultes peut adapter la formation à leurs besoins.
DD : J‘aimerais que nous devenions LA référence en matière de cours de formation professionnelle accrédité pour les adultes du Nunavik tout en étant perçu comme tel par les autres organismes du Nunavik. Le service de l‘Éducation des adultes pourrait devenir le principal point de référence pour tout organisme planifiant d‘offrir des cours de formation au Nunavik.
DM : Au-delà de la formation générale et de formation professionnelle, j‘aimerais que nous augmentions le nombre de cours de formation postsecondaire que nous organisons ou offrons actuellement au Nunavik, par exemple en offrant des certificats d‘études collégiales et bien d‘autres choses encore.
PR : Auriez-vous une anecdote amusante à nous raconter?
Nous sommes tous grands, alors le personnel nous désigne sous le nom de « l‘équipe des grands ».
PR : Merci à vous trois, ce fut bien agréable! Nous sommes emballés de voir comment vous poursuivrez votre croissance pour améliorer les services offerts aux adultes du Nunavik.
Équipe : Merci!