À la rencontre de nos employés – Louisa Kumarluk Oovaut
Dans le cadre de ses démarches visant à associer un visage aux personnes qui forment Kativik Ilisarniliriniq (KI), l’équipe éditoriale a eu l’idée de lancer un nouveau format d’histoire en présentant des articles qui portent sur vous, votre parcours et vos expériences, peu importe les années de service ou le poste occupé. Nous voulons apprendre à mieux vous connaître.
Dans cet article, nous vous présentons Louisa Kumarluk Ooovaut qui, au fil des ans, a détenu plusieurs postes et a été témoin de la transformation de notre organisation.
De secrétaire d’école à coordonnatrice de directeur de centre – un entretien avec Louisa Kumarluk Oovaut
Louisa a fait ses débuts à KI en 1989 en tant que secrétaire à l’école Isummasaqvik, à Quaqtaq. Elle a quitté cet établissement scolaire en 1992 pour parfaire ses compétences : elle avait décidé de suivre un cours de secrétariat d’un an dans le cadre d’un programme d’éducation des adultes à Kuujjuaq.
Elle n’est toutefois pas immédiatement revenue à KI après avoir obtenu son diplôme. Elle a encore une fois changé d’air, mais cette fois pour suivre son époux qui avait accepté un nouvel emploi. Elle est retournée travailler à l’école Isummasaqvik en 1995 et a tout de suite commencé à assumer de nombreuses responsabilités :
« J’ai occupé différents emplois. J’ai été conseillère d’orientation scolaire et adjointe administrative, et ils ont ensuite ouvert le poste de [directeur de centre]… J’ai été directrice de centre pendant 11 ans. »
Pendant notre discussion, nous avons vraiment eu l’impression que Louisa avait trouvé sa place dans le domaine scolaire, même sur les bancs d’école. En l’occurence, en 2001, elle a terminé son certificat en leadership pédagogique pour les Premières nations et les Inuits à l’Université McGill. C’est à ce moment qu’elle a commencé à travailler comme directrice de centre.
« J’ai obtenu un certificat dans le domaine administratif. Ensuite, après 11 ans comme directrice de centre, j’ai été encouragée à accepter ce poste de coordonnatrice de directeur de centre pour apporter mon soutien aux personnes qui assument ces fonctions pour la première fois. J’ai commencé en 2011 et je le fais toujours aujourd’hui! »
La manière dont Louisa parle de son rôle au sein de la commission scolaire en dit long sur sa personnalité. Elle est une Inuk attentionnée, optimiste et fière qui se bat pour une plus grande représentation des Inuit et pour plus de pouvoir pour ces derniers au sein de l’organisation.
J’ai beaucoup insisté pour que les administrateurs inuit prennent part au processus décisionnel à l’école parce que, dans le passé, seuls les directeurs assistaient aux réunions. Le personnel inuit n’y participait jamais et n’avait aucune idée de ce dont discutaient les directeurs. Ils ne faisaient que nous attribuer des responsabilités après les rencontres. C’est pourquoi j’ai mis beaucoup de pression pour que les directeurs de centre puissent contribuer et soient inclus dans la prise de décisions, parce que nous travaillons ensemble.
Lorsque nous lui avons demandé quels sont « ses » plans pour l’avenir, elle n’a pas cessé de penser à l’école, aux élèves et à la communauté :
« Je souhaite que tout le personnel scolaire soit inuit. La majorité, du moins. […] Qu’il y ait plus d’enseignants inuit. Ce serait là mon… ce serait là mon but le plus important. »
Bien entendu, Louisa a eu son lot de hauts et de bas. Elle a toutefois continué d’avancer en gardant en tête son objectif : elle ne voulait pas que ses enfants et ses petits-enfants affrontent les mêmes obstacles qu’elle à l’école.
« J’ai eu beaucoup… J’ai beaucoup fait face à des problèmes de comportement chez les élèves. À cette époque, il n’y avait pas de technicien en comportement ni de professionnel de soutien pour les élèves. Il n’y avait personne. Juste moi, les élèves, les enseignants et les concierges. Vous savez, j’ai pensé tout abandonner à certains moments, mais… je me suis dit qu’il ne fallait pas, que j’étais là pour les élèves! »
Je crois que ce sentiment est l’une des nombreuses choses qui nous unissent l’un à l’autre.
Interviewer : Que dirais-tu à quelqu’un qui envisagerait d’occuper un emploi en éducation ou à l’école?
Je lui dirais de tenter sa chance! Nous veillerons à ce que les candidats bénéficient d’un soutien parce qu’à mes débuts, je manquais beaucoup d’assurance puisqu’il n’y avait personne… Il n’y avait aucune description concrète des tâches que je devais accomplir… Je pelletais même la neige des escaliers. Ha, ha, ha!
Interviewer : Quelle est ton opinion sur l’évolution de la commission scolaire en cette matière?
Louisa Kumarluk Oovaut : Il existe beaucoup plus de soutien non seulement pour le personnel, mais aussi pour les étudiants et leur famille.
Merci, Louisa. Nous avons bien hâte de te revoir à Quaqtaq!