(Cette entrevue a été réalisée en 2022)
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De la Côte d’Ivoire à Salluit: un professeur de français pose ses valises au Nunavik. Tombé en amour avec sa communauté du Grand Nord, il sait déjà qu’il y restera jusqu’à sa retraite!
Mian Bosson enseigne la 3e année primaire en français à l’école Pigiurvik à Salluit. Pour plusieurs enfants, le français est la troisième langue qu’ils apprennent après l’Inuktitut et l’anglais, plus répandu au Nord. Quand ils arrivent dans sa classe, c’est donc pour eux une première introduction.
Les lettres, l’alphabet, les comptines, les chansons, avec Mian, le français ça s’apprend par le jeu. Lui et sa femme Maimounata Kamagaté, elle aussi enseignante de français qui a fait le voyage au Nord et qui enseigne dans la même école, sont responsables des petits-déjeuners tous les matins. Mian adore ce moment où ils les accueillent. « Qui veut manger une pomme, qui veut une banane, des céréales ? Sans qu’ils soient en classe, c’est une façon de nommer les fruits, d’introduire un peu de français dans leur quotidien. »
Si l’école est au coeur de leur vie, Mian et sa femme Mouna, comme l’appellent tous les enfants là-bas, se sont rapidement soudé d’amitié avec les gens de la communauté de Salluit. « On participe à toutes les activités. Les funérailles, les rassemblements, nous sommes là. Il y a beaucoup de similitudes entre les gens du Nord et les gens d’Afrique. Ici les gens vivent en communauté, nous aussi. »
Même si ses trois fils vivent au Sud, à Gatineau, pour poursuivre leurs études, Mian n’a pas l’intention de quitter.
Je suis venu au Nord et je ne me vois pas aller ailleurs ni faire un autre métier. Je suis né pour enseigner. Et je prendrai ma retraite ici, à Salluit.